jeudi 2 décembre 2010

Une nouvelle décennie commence










crédit photo : Edith Wenger


L'association ARUANA a bien fêté son dizième anniversaire le samedi 27 novembre. Malgré le froid humide et la grève des transports, la salle était bien pleine et certains de nos amis sont venus de loin (Allemagne, Luxembourg, Moselle, Sud de l'Alsace). De 14 heures à 19 heures, nous avons présenté nos projets de terrain, nos réalisations, notre manière d'agir ainsi que des réflexions sur la question indigène au Brésil et en Guyane. Acteurs engagés et public ont échangé des idées et des questions. Quelques images ont illustré nos propos et la vie de nos partenaires brésiliens. Nos 11 panneaux ont donné des informations complémentaires et notre stand d'artisanat s'est fait admiré. Quelques personnes ont pu faire des achats de Noël par la même occasion. La soirée s'est terminée autour d'un repas concocté sur place par des Brésiliennes et de la fameuse caïpirinha (boisson au rhum avec du citron vert, délicieuse mais à consommer avec modération !). Un grand nombre de personnes ont dû renoncer au dîner faute de moyens de transport, à l'arrêt total après 20 heures. Dommage pour eux.

Ci-jointes quelques photos donnent un aperçu de notre manifestation dans la salle de la Maison de l'Amérique latine à Strasbourg.








mercredi 24 novembre 2010

Lettre ouverte des peuples amazoniens

LETTRE OUVERTE DES PEUPLES DES 4 FLEUVES

Nous, peuples indigènes, Nègres et Quilomboles, femmes, hommes, jeunes des communautés rurales et urbaines de l’Amazonie brésilienne, participants de la Rencontre des peuples et communautés atteintes et menacées par de grands projets d’infrastructure, dans les bassins des fleuves de l’Amazonie (Madeira, Tapajós, Teles Pires et Xingu) à Itaituba, Ouest de l'état du Para, entre les 25 et 27 août 2010, venons par la présente dénoncer les faits suivants à toutes les personnes qui défendent la vie :

Historiquement au Brésil, tous les projets d’infrastructure ont toujours apporté destruction et mort aux modes de vie de ses peuples premiers et populations traditionnelles et, ce, au bénéfice de grands groupes économiques. La construction de centrales hydroélectriques comme celles de Tucurui, dans l’état du Para, Samuel dans le Rondônia, Estreito dans le Tocantins et Balbina dans l’Amazonas, sont des exemples évidents des maux que ce modèle de développement engendre.

Les menaces dont souffrent les populations des fleuves Madeira, Tapajós, Teles Pires et Xingu sont également des motifs de préoccupations, occasionnées par de faux discours sur le progrès, le développement, la création d’emploi et l’amélioration de la qualité de vie, portés par les gouvernements et consortiums des entreprises avec une claire démonstration de l’usage de la démagogie au détriment de la vraie information, déniée pendant tout le processus d'autorisation et d’implantation des opérations, à l’exemple de ce qui vient d’arriver sur le fleuve Madeira, où la construction des complexes hydroélectriques de Santo Antonio et Jirau a déjà expulsé plus de trois mille familles riveraines de leurs terres, les exposant à la marginalité, prostitution infantile et juvénile, trafic et consommation de drogues, taux élevés de maladies sexuellement transmissibles et assassinat de leaders qui dénonçaient l’invasion des terres par les grands propriétaires, ces derniers étant les fruits de ce modèle de développement.

Nous condamnons l’autoritarisme que les gouvernements militaires et civils successifs ont utilisé et utilisent encore contre les populations vulnérables, ainsi que la manipulation par la force, l’expulsion des terres, la criminalisation des mouvements sociaux, les menaces physiques, la cooptation de leaders et la complète exclusion de l’opinion de ces derniers des dits processus d'autorisation.

Nous condamnons la privatisation de nos ressources naturelles, qui provoque l’insécurité et la dégradation des peuples, des cultures et savoirs millénaires, de nos forêts, de nos fleuves et de notre biodiversité.

Nous défendons :
- Le renforcement de l’alliance des peuples et des communautés de la Pacha Mama, de la Pan-Amazonia et que chaque pas favorise la construction d’un nouveau monde possible ;
- Le bien-être comme principe de vie en contrepoids à la logique de l’accumulation, de la compétition, de l’individualisme, de la surexploitation des travailleurs et travailleuses et de nos ressources naturelles ;
- Un projet d’intégration de nos peuples, en respectant la sociobiodiversité et nos modes traditionnels de production qui génèrent qualité de vie et sécurité alimentaire.

Nous voulons nos fleuves vivants et libres; pour cela nous exigeons :
- La suspension totale et immédiate de la construction de barrages sur nos fleuves ;
- Que soient respectées les études de divers spécialistes qui proposent le re-lancement des usines hydroélectriques plus anciennes ;
- Des investissements immédiats pour l’amélioration de la qualité des voies de transmission de l’énergie ;
- Que le Plan Décennal de l’Expansion Énergétique augmente le pourcentage d’investissements pour la recherche et l’implantation de sources d’énergie véritablement propres et renouvelables.
VIVE L’ALLIANCE DES PEUPLES DES FLEUVES ET DES FORETS !

Itaituba-Pa, Pan Amazônia, août 2010.

Signataires de cette lettre :

Aliança Tapajós Vivo; Movimento Xingu Vivo Para Sempre; Movimento Rio Madeira Vivo; Movimento Teles Pires Vivo para Sempre; Movimentos dos Atingidos por Barragens; Coordenações das Organizações Indígenas da Amazônia Brasileira; Fórum da Amazônia Oriental; Fórum da Amazônia Ocidental; Fórum Social Pan Amazônico; Frente de Defesa da Amazônia; Comitê Metropolitano do Movimento Xingu Vivo para Sempre; Prelazia do Xingu; Instituto Universidade Popular; FASE-Amazonia; Internacional Rvers; Associação Etno-Ambietal Kanindé; Instituto Madeira Vivo; Coordenação da União das Nações e povos Indígena de Rondônia; Noroeste do Mato Grosso e Sul do Amazonas; Rede Brasileira de Justiça Ambiental; União de Estudantes de Ensino Superior de Santarém; Movimento em Defesa da Vida e Cultura do Rio-Arapiuns;Terra de Direitos: Fundo Mundial para a Natureza; Fundo Dema; Instituto Amazônia Solidaria e Sustentável;Centro de Apoio Sócio Ambiental; Comitê Dorothy; Comissão Pastoral da Terra;Conselho Indigenista Missionário; Conselho Indígena Tapajos-Arapiuns;Grupo de Defesa da Amazônia; Federação das Associações dos Moradores e Organizações Comunitários de Santarém; Federação das Organizações Quilombolas de Santarém; União de Entidades Comunitárias de Santarém; Sociedade Paraense de Direitos Humanos; Vivalt Internacional Brasil; Comissão Verbita Jupic-Justiça; Paz e Integridade da Criação; MMCC-Para-Movimento de Mulheres de Campo e da Cidade do Para; Fórum dos Movimentos Sociais da BR 163; MMTACC- Movimento de Mulheres de Altamira Campos e Cidade; Movimentos de Mulheres do Campo e da Cidade Regional BR 163-Para; Movimento de Mulheres de Campo e da Cidade-Regional Transamazônica Xingu; SOCALIFRA; Nova Cartografia Social da Amazônia; Grupo de Trabalho Amazônico Regional Transamazônico Xingu; Associação do povo Indígena Juruna do Xingu - KM 17: Associação de Resistência Indígena Arara do Maia Coordenação das Associações de Remanescentes de Quilombolas do estado do Para-MALUNGU: Sindicatos dos Trabalhadores e trabalhadoras Rurais de Santarém: Reserva Extrativista Tapajós- Arapiuns; Movimento Juruti em Ação; Fórum de Mulheres da Amazônia Paraense; Grupo de mulheres Brasileiras; Articulação de Mulheres Brasileiras; Comissão em Defesa do Xingu; Associação dos Produtores Rurais da Volta Grande do Xingu; Aliança Francisclariana; Associação Indígena Kerepo; Fórum dos Movimentos Sociais; Associação Indígena Pusuru; Conselho Indígena Munduruku do Alto Tapajós; Associação Suiço-Brasileira Batista de Apoio na Amazônia (Missão Batista); Associação Indígena Pahyhy’p.

vendredi 5 novembre 2010

ARUANA fête ses 10 ans ! INVITATION

L'asssociation Aruana a le plaisir de vous convier à la fête d'anniversaire de ses 10 ans d'existence

LE 27 NOVEMBRE 2010 A LA MAISON DE L 'AMERIQUE LATINE de 14 à 22 heures
7, rue de la Course à Strasbourg (près de la gare)

PROGRAMME

14 h Mots de bienvenue et présentation de l'association (Edith Wenger)
14:15 Présentation du projet Munduruku en Amazonie (Soeli Farias)
15 h Film sur les Karaja, Centre du Brésil, de Francis Salvador
15:30 Conférence d'Eric Navet, directeur de l'Institut d'Ethnologie

16:15 Pause café – musique indigène

16:45 Film sur les Xavante, Centre Ouest, tourné par eux-mêmes
17: 15 Intervention de José-Maria Tavares de Andrade, anthropologue
17:45 Présentation du projet Potiguara, Nordeste (Xavier Gegout)

Discussion générale
Musique indigène

à partir de 19 heures : dîner brésilien concocté par la Maison de l'Amérique latine. Merci de bien vouloir faire part de votre intérêt au 03 88 23 13 01 (menu et prix vous seront communiqués)

Une vente d'artisanat aura lieu en continu
Exposition des panneaux de l'association
Exposition des ouvrages réalisés ou financés par l'association
Press book

Les membres du conseil d'administration se tiendront à votre disposition pour donner toute explication souhaitée, recueillir vos dons, écouter vos suggestions, espérer votre adhésion...

jeudi 26 août 2010

Invitation !

L'association ARUANA invite tous ses adhérents, ses sympathisants et tous ceux qui souhaitent nous connaître ou tout simplement ceux qui s'intéressent aux peuples indigènes d'Amérique latine à venir nous rencontrer


au Salon des Associations qui aura lieu le week end des 25 et 26 septembre
à Strasbourg au Pavillon Joséphine dans le Parc de l'Orangerie (à côté des Institutions européennes)

Vous y rencontrerez également d'autres associations oeuvrant pour d'autres peuples, d'autres pays, mais partageant les mêmes valeurs de solidarité pour le développement durable.

Renseignements au 03 88 62 13 72 (Aruana)
ou Anne-Julie Grimm

Chargée de projets

Maison des associations

1a place des orphelins

67 000 Strasbourg

03 88 25 19 39

www.mdas.org



C'est la rentrée !



L'été tire à sa fin et les vacances sont finies. Nos activités reprennent ! Et le blog suit.


Cette semaine, Severina do Carmo, notre fidèle contact locale qui suit le peuple Potiguara dans l'état du Paraïba au Brésil (Nord-Est) est à Strasbourg pour voir sa fille, Simone, notre trésorière. A cette occasion, nous avons pu lui confier l'argent gagné à la brocante de mai à Strasbourg. Il servira à terminer la construction du centre social et culturel de l'association Toré Forte. Elle prévoit d'organiser des ateliers d'artisanat, des cours de chant et de musique selon les traditions de ce peuple ainsi qu'un ciné-club où seront montrés des films sur et par les peuples indigènes.
Pour remercier notre association, les Potiguara nous ont fait parvenir des échantillons de leur artisanat que vous voyez sur la photo.



vendredi 7 mai 2010

Campagne contre le barrage Belo Monte : Raoni à Paris

Le chef indien Raoni en France pour défendre l'Amazonie contre un barrage

PARIS - Le chef indien Raoni a appelé mercredi la France, l'un des plus proches alliés du président brésilien Luis Inacio Lula Da Silva, à soutenir son peuple qui s'oppose à un projet de barrage géant en Amazonie.

Rendu célèbre par le soutien que lui a apporté le chanteur Sting en 1989 pour la protection de la forêt amazonienne, Raoni dit avoir été "envoyé par toutes les communautés indigènes de la région des Kayapos, avec la mission de trouver des soutiens et des fonds pour protéger la forêt".

Selon lui, "3.000 guerriers" sont prêt à prendre les armes et attendent de "voir s'il est possible de négocier avant de se battre" contre le projet de barrage.

Après 20 ans de controverses, la justice fédérale brésilienne a donné son feu vert le 16 avril à la construction du barrage de Belo Monte sur le Rio Xingu qui deviendra en 2015, date prévue de son inauguration, le troisième plus grand barrage hydroélectrique au monde (11.000 MW).

Le barrage, un investissement de 8,2 milliards d'euros, doit noyer 500 km2 de terres. Les travaux débuteront au plus tard en septembre.

"Depuis toujours, j'empêche mon peuple de se battre, mais je suis très préoccupé et très inquiet maintenant", confie à l'AFP le chef indien, coiffé de plumes de perroquet jaunes et rouges, le torse couvert d'une peinture de guerre, et un impressionnant labret (disque en bois) dans la lèvre.

Les Kayapos sont un peuple indigène du Brésil amazonien vivant dans les Etats du Mato Grosso et du Para. Il compte 6.800 membres aujourd'hui répartis en plusieurs tribus, selon Jean-Christophe Dutilleux, co-auteur de "Mémoires d'un chef indien", livre pour lequel les deux hommes sont également en promotion.

La tournée du chef indien doit se poursuivre par une rencontre jeudi avec Jacques Chirac, ancien président de la République, mais aussi avec des élus de droite et de gauche ou encore le patron de Renault Carlos Ghosn (qui est né au Brésil) mercredi.

Le chef Raoni n'a fait aucun commentaire sur une éventuelle entrevue à l'Elysée.

Raoni avait obtenu le soutien du chanteur Sting et s'était rendu célèbre en entreprenant un tour du monde avec un chef Sioux (Corbeau Rouge) qui l'avait amené à rencontrer Jacques Chirac (alors maire de Paris), François Mitterrand, (alors président de la République) et, plus tard, le Prince Charles, le roi Juan Carlos, le pape Jean-Paul II.

(©AFP / 05 mai 2010 18h05)

vendredi 23 avril 2010

Le Cerrado disparaît


Le voyage en petit avion permet de vérifier à chaque passage le grignotage progressif de la savane arborée au bénéfice de grandes cultures. Ce sont ainsi plus de 1000 espèces de plantes médicinales qui partent en fumée. Les arbres de la savane sont également très riches en espèces fruitières. La Chine vient d'annoncer son souhait d'acheter 100 000 hectares pour produire son soja. Les terres sont le plus souvent occupées illégalement car appartenant à l'état, qui vient de sortir un projet de loi pour régulariser ces pratiques, en grande partie.


photos du voyage Karaja





ci-contre les villageois regardent le film réalisé par Francis en 2005. Les poupées Karaja montrent le motif traditionnel qui est encore utilisé pour la peinture corporelle en particulier pour le jeune passant son stade d'initié. Le râpage de manioc se fait aussi encore de manière traditionnelle.

Plus moderne est l'équipement de l'association du peuple Karaja.
crédit photos : Edith Wenger

Fête Karaja






Début avril, une fine équipe (Francis, Lucile, Edith) de l'association Aruana s'est rendue au Brésil à l'invitation du peuple Karaja afin de participer à la fête d'initiation (Aruana) du fils (12 ans) du coordinateur général, Francis étant le cinéaste en chef des événements. Il a aussi eu la chance de voir la dernière journée d'une autre fête d'initiation (Hetohoky) dans un village différent et beaucoup plus grand.


Les peintures et autres décorations corporelles ont pris beaucoup de temps mais le résultat est toujours magnifique. Autre préparation obligatoire pour la fête, la culture de suffisamment d'aliments dans le champ collectif pour pouvoir nourrir tous les invités. Malheureusement, cette entreprise de longue haleine a été réduite à néant par le passage en force d'un troupeau de bovins. Hormis le manioc et les patates douces, il ne restait plus de maïs, courges, pastèques, bananes... et lors de la fête c'est une vache qui a été offerte aux invités, cuite à l'eau, en brochettes ou à la braise.

Tous les parents de la famille sont venus participer à la fête et ont souvent fait de longs voyages en canots à moteur (eh oui, la pirogue perd du terrain !) compte tenu des distances. L'essence coûtant très cher, les Toris (blancs) ont été mis à contribution. Mais chez les Karaja et les peuples indigènes en général, tout se partage, le hamac, la cuillère ou la nourriture.
Pour la fête, les habitants d'un village proche sont également venus par bateau dans la nuit en chantant très fort des chants guerriers auxquels répondaient à tue-tête les hommes du lieu. A leur arrivée, les visiteurs se sont précipités en chantant et dansant et les hommes ont commencé à se mesurer entre eux à la lutte pour rappeler l'époque des guerriers. La danse a continué toute la nuit. A l'aube, la cérémonie d'initiation s'est poursuivie avec les moustiques du jour par une coupe de cheveux de l'impétrant, la danse des masques seuls ou avec des jeunes filles décorées, puis le nourrissage des esprits.
De nombreux éléments de la fête nous ont échappé, l'explication n'étant pas simple pour des esprits occidentaux...
La vie dans le village nous a fait découvrir la construction d'une habitation, les relations adultes-enfants, enfants-jeunes animaux (singe, chien, perroquet...), l'école, l'organisation du champs collectif et la tentative d'élevage de bétail (des progrès à faire), l'arrivée d'une citerne d'eau puisée par générateur qui fournit également une lampe d'éclairage "public" une partie de la nuit, le bricolage d'une antenne pour téléphone portable, le merveilleux ciel étoilé, les différents aliments (pain de sucre, patate douce, manioc cuit et râpé ou bouilli comme boisson, haricots noirs, riz (le plat de base brésilien a fait son apparition) et pas de poisson car en période de crue (plusieurs mètres) et d'eau trouble, la pêche est difficile. Cependant, l'absence de poisson était surtout due à la non disponibilité des hommes pendant la fête. Les moustiques (5 espèces) sont omni présents mais, injustice suprême, ne s'attaquent pas à tous les individus !
Nous avons poursuivi notre visite par un petit séjour dans un village plus grand où nous avons pu voir, choisir et acheter l'artisanat qui permet à l'association de travailler. Toutes les femmes tentaient de vendre leurs produits, tous différents, tous intéressants. Il fallait jouer serré entre d'une part les restrictions légales d'exportation des éléments de la biodiversité, d'autre part la concurrence entre femmes et le manque de petite monnaie. Le poids et l'encombrement des article d'artisanat étaient un facteur limitant de plus. Et Francis a fait des miracles dans les négociations !
Dans ce village nous avons été hébergés dans une habitation pour passagers. Le tradi-praticien (pagé) nous a raconté les légendes du peuple Karaja. Il nous a également mené auprès d'un vieil homme mourant puis au cimetière au bord de l'eau où il fut enterré. Toutes les femmes de sa parenté proche chantaient et se lamentaient en rythme avant et après son décès. Son enterrement fut rapide. Le lendemain, la famille apporte de la nourriture au défunt. Dans le cimetière de nombreuses jarres antiques témoignent de l'ancienneté de ces pratiques.

Parmi les innovations, des blocs sanitaires par famille ont fait leur apparition en plus de l'électricité et d'un poste de téléphone.
A la sortie du village une villa en dur a été construite pour abriter un pasteur évangélique faisant une halte missionnaire une fois l'an. Tous les villages Karaja (et autres peuples) sont très sollicités par ces églises évangéliques qui vont jusqu'à traduire la Bible dans ces langues indigènes. Le Brésil en général est une terre de prédilection pour toutes ces églises ou sectes au nombre devenu incalculable. L'église catholique perd du terrain mais est encore très présente notamment grâce à ses réseaux de terrain comme le conseil missionnaire indigène ou la commission pastorale de la terre qui agit en monde rural. Un certain nombre de prélats sont très engagés dans la défense des droits des travailleurs ruraux ou des peuples indigènes. En 2010, l'église a choisi le thème de l'environnement et de la biodiversité mais lutte aussi contre le travail esclave, particulièrement actif dans les grandes plantations.

Pour plus d'information, veuillez envoyer un message à l'adresse ci-dessus.
Pour résumer le voyage, quelques photos. Un bout de film sera posté d'ici peu.


projet de barrage Belo Monte sur le rio Xingu

Le barrage Belo Monte agite beaucoup de Brésil et aiguise les passions entre défenseurs des Indiens, des droits de l'homme, de l'environnement et du développement durable et tenants de la croissance économique à tout prix. Ce barrage doit devenir le 3e plus gros du monde bien que celui qui se construit dans la vallée de l'OMO en Ethiopie en ce moment devrait être le 3e. Dans les deux cas, les barrages prévus vont inonder un territoire énorme et priver de leurs terres les peuples indigènes qui y vient et en vivent. Dans le cas du Belo Monte, le chanteur Sting et le réalisateur du film Avatar montent au créneau au côté des populations. Vous pouvez voir des images avec les informations correspondantes en cliquant sur le lien :


Sur les fleuves Araguaia et Tocantins, terre des Karaja entre autres peuples, le projet de voie navigable refait surface après avoir été rejeté pour vice de procédure et études lacunaires des impacts sur l'environnement. Affaire à suivre !

De son côté le détournement du fleuve Sao Francisco continue sans tambour ni trompette, il prive d'eau des milliers de riverains pour permettre l'irrigation de plantes destinées à l'exportation ! Ces cultures sont aussi souvent des lieux où se pratique un travail assimilé à de l'esclavage contre lequel une rencontre nationale des tribunaux du travail vient d'avoir lieu.

samedi 13 mars 2010

Photos de décoration corporelle des Potiguara






Bonjour, amis visiteurs,


Claire Jean, photographe professionnelle, a réalisé une série de photos chez le peuple amérindien du Brésil, les Potiguara. Ils vivent sur la côte du Nordeste. Les enfants se sont prêtés au jeu de la décoration corporelle selon des motifs traditionnels. Nous publions 5 photos de cette série.
Si vous souhaitez vous en procurer, vous pouvez nous contacter et nous vous mettrons en relation avec Claire Jean.

Notre association soutient les Potiguara dans leurs activités culturelles pour revivifier leurs traditions, renforcer leur identité indigène, faire de la formation auprès des jeunes générations. Tout don pour les aider dans ce sens sera le bienvenu ! Un grand merci d'avance.


vendredi 8 janvier 2010

Louis-Dreyfus, conditions de travail et indiens Guaranis au Brésil

ICRA News

Fin 2008, ICRA et d'autres associations avaient lancé une campagne de soutien aux indiens Guaranis de l'Etat du Mato Grosso do Sul (MS) au Brésil travaillant pour l’industrie agroalimentaire dans des conditions très dures, parfois même à l'état de semi-esclave, et dont les emplois sont désormais menacés par la mécanisation programmé du secteur sucre-éthanol dominé au MG par le groupe français Louis Dreyfus, par le biais de sa filiale LDC Bioenergia.
Nous avons appris fin 2009 que la société Dreyfus venait d'être fiscalisé par les autorités brésiliennes sur les conditions sociales des coupeurs de cannes à sucre
Le groupe français Louis Dreyfus Commodities (LDC), propriétaire de nombreuses exploitations de canne à sucre et d’éthanol au Brésil, devra répondre des conditions de travail précaires de sa main-d’œuvre, a indiqué mercredi 25 novembre dernier la police brésilienne.

Une opération spéciale de la police fédérale de Belo Horizonte, la capitale de l’Etat du Minas Gerais (Sud-Est), menée du 9 au 23 novembre en collaboration avec l’inspection du travail pour lutter contre le travail forcé dans les plantations de canne à sucre, a révélé que 286 travailleurs de LCD vivaient dans des conditions proches de l’esclavage, a-t-on précisé de même source. Ils n’avaient ni eau potable, ni toilettes, ni lieux de restauration, ni équipements de protection adéquats, selon la police fédérale. Les ouvriers, qui travaillaient majoritairement dans la récolte, n’avaient pas droit non plus à des pauses et leurs heures supplémentaires n’étaient pas prises en compte.

La police fédérale a ordonné la fermeture de six des dix exploitations inspectées ainsi que d’une usine de sucre et d’éthanol que la multinationale possède à Lagoa de Prata (Minas Gerais), a rapporté le quotidien Folha de Sao Paulo. Louis Dreyfus Commodities, qui administre 340 000 hectares de terre et emploie près de 20 000 personnes dans tout le Brésil, sera poursuivie pour sous-traitance illégale de main-d’œuvre et non-respect du droit du travail, selon la police fédérale.
Le Monde

Pour plus d'informations