lundi 24 novembre 2014

Une pétition à signer - d'avance merci !


ICRA News

Máxima Acuña de Chaupe est une héroïne malgré elle. Cette modeste paysanne péruvienne aurait bien aimé continuer à cultiver ses quatre hectares de terres sur les hauts plateaux andins et à vendre ses récoltes de pommes de terres sur le marché local. Mais, pour avoir refusé de vendre son terrain à une puissante multinationale, elle est devenue un symbole de la résistance à l’exploitation minière dans son pays.

Depuis plusieurs années, la compagnie minière Yanacocha essaie de mettre en œuvre le projet Conga, une extension de la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Amérique du Sud. Elle fait tout son possible pour acquérir les terres des populations locales, quitte à enfreindre leurs droits. Máxima a toujours refusé de céder à l’entreprise les terres qui fournissent les moyens de subsistance à sa famille. Et elle paie très cher ce refus.

Harcèlement de la police et de la société minière

Selon les médias locaux, la police péruvienne et ses forces spéciales (DINOES) mènent une grande campagne d’intimidation à l’encontre de Máxima et de sa famille : passages à tabac, meurtre de leur chien, occupation de leurs terres, destruction de leur maison… La famille a dû ainsi dormir dehors à 3.600 m d’altitude le temps de reconstruire une bâtisse avec l'aide de parents et d'amis.

De son côté, Yanacocha a porté plainte contre la paysanne qui détient le titre de propriété de ce terrain depuis 1994. Le 5 Août 2014, un juge a pourtant condamné Máxima et sa famille à deux ans et huit mois de prison avec sursis, à verser près de 1 500€ de dommages et intérêts à la société minière et à évacuer immédiatement leurs terres.

Le jugement prononcé n’a pourtant pas de fondement juridique. Les documents fournis par Máxima Acuña attestent qu’elle est bien la propriétaire légale de ses terres. En revanche, l’entreprise n’a pas été capable de prouver ses accusations, laissant supposer la fausseté de ces dernières.

L’admirable courage de Máxima ne suffit plus face à cet acharnement. Elle a besoin de votre soutien.

ICRA soutien la campagne lancée par Sauvons la forêt et vous demande de signer la pétition qui exige l'annulation du jugement et l'arrêt des persécutions et des menaces à l'encontre de Mme Máxima Acuña et de sa famille ainsi que l'indemnisation de celles-ci pour les injustices qu’elles ont subies.


La compagnie minière Yanacocha

Yanacocha SRL est une entreprise en participation (ou joint venture) détenue conjointement par l’entreprise étasunienne Newmont Mining Corporation (51,35 %), la société minière péruvienne Buenaventure (43,65 %) et la Banque Mondiale (5 %) par l’intermédiaire de la Société financière internationale (SFI).

La compagnie minière exploite la plus grande mine d’or d’Amérique du Sud  au nord de la ville de Cajamarca sur les hauts plateaux des Andes péruviennes à environ 4 000 mètres d’altitude. Les gisements d’or de cette mine qui porte aussi le nom de Yanacocha ont été découvert au début des années 80 par un établissement public français, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

L’extraction de l’or nécessite d’immenses quantités d’eau pour le rinçage des métaux. Les déchets hautement toxiques sont emportés par les cours d’eau, ce qui est d’autant plus grave car la mine Yanacocha est à ciel ouvert et située dans le cours supérieur de plusieurs grands fleuves. En l'an 2000, un camion de la société minière avait perdu 150 kg de mercure sur une route du district de Choropampa, causant l'intoxication d’au moins 1 000 personnes.

Le projet Conga

Au cours des dernières années, la production de la mine de Yanacocha a fortement baissé. En réaction, la société cherche à exploiter un nouveau gisement d'or proche de celle-ci. Ce projet, appelé Conga, est en fait une extension de la mine existante. Les habitants et les organisations écologistes luttent ardemment contre ce nouveau projet qui non seulement menace les moyens de subsistance des populations locales mais pourrait aussi contaminer les lacs de montagne, c’est-à-dire la source d'approvisionnement en eau potable de la région. Plusieurs opposants au projet minier ont perdu la vie à cause des violences policières.
Sauvons la forêt
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