jeudi 18 septembre 2014

EDF construit des barrages en AMAZONIE !


ICRA News

Il en était question depuis plusieurs mois. EDF vient d’officialiser son arrivée dans le secteur ô combien controversé des grands barrages en Amazonie brésilienne. Le groupe énergétique français a racheté 51% des parts du consortium chargé de construire le barrage de Sinop, dans le bassin du Rio Tapajós, un affluent de l’Amazone. En ligne de mire pour EDF, les enchères pour deux autres barrages encore plus importants dans la même zone, São Luiz do Tapajós et Jatobá. Au même moment, une étude réalisée sur le barrage de Nam Theun 2 d’EDF au Laos vient confirmer les craintes des environnementalistes quant à l’impact climatique réel des grands barrages tropicaux.

Le journal officiel du Brésil vient de confirmer l’acquisition par le groupe énergétique français EDF de 51% des parts du consortium chargé de construire le barrage de Sinop (400 MW), sur le rio Teles Pires, dans le bassin du rio Tapajós.

Comme l’Observatoire des multinationales l’avait expliqué il y a plusieurs mois (lire Brésil, Guyane : EDF se lance dans les grands barrages amazoniens), cela fait quelque temps qu’EDF souhaite se lancer dans le secteur des grands barrages amazoniens, malgré les controverses environnementales, la résistance des populations indigènes et les questions quant à l’impact de ces projets en termes de droits humains.

Des barrages encore plus importants en ligne de mire

Au-delà du cas emblématique du barrage de Belo Monte, ce sont des dizaines de nouveaux barrages que le gouvernement brésilien et les intérêts industriels souhaitent construire en Amazonie, notamment dans le bassin du rio Tapajós. Celui-ci, encore relativement préservé, abrite une biodiversité unique et des dizaines de milliers d’indigènes. Une ONG estime que la construction des barrages y entraînera directement ou indirectement la perte de 950 000 hectares de forêt vierge.

Le gouvernement brésilien vient d’ailleurs de confirmer que les enchères pour le plus gros barrage projeté dans la zone - São Luiz do Tapajós (6100 MW) - se tiendront bien le 15 décembre 2014, pour une mise en service en 2019-2020. Les enchères pour le barrage de Jatobá (2300 MW) devraient suivre.

EDF (tout comme d’ailleurs GDF Suez) est un candidat déclaré à la construction de ces nouveaux mégabarrages. Les deux entreprises françaises ont d’ailleurs participé - dans des conditions très problématiques (lire Barrages amazoniens : comment EDF et GDF Suez « étudient » les territoires indigènes avec l’appui de l’armée) - au groupement d’entreprises chargé d’en réaliser les études d’impact.

Les grands barrages tropicaux ne sont pas “propres”

EDF ne communique presque pas publiquement en France sur ses ambitions internationales dans le domaine hydroélectrique, Outre l’Amazonie brésilienne, le groupe public est impliqué dans des projets en Afrique contestés par la société civile, notamment au Mozambique et au Cameroun.

Ces investissements d’EDF - qui ne fait d’ailleurs qu’émuler sa rivale GDF Suez, largement plus impliquée dans le secteur des grands barrages brésiliens - se justifient-ils au moins du point de vue de la lutte contre le changement climatique et de la promotion d’une énergie « propre » ?

Hélas, une étude du CNRS - réalisée sur le projet hydroélectrique phare d’EDF à l’international, le barrage de Nam Theun 2 au Laos ! - vient de confirmer les craintes des environnementalistes : les barrages tropicaux, du fait de la décomposition de la végétation dans les retenues d’eau, émettent des quantités bien plus importantes que supposées de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2.
Olivier Petitjean
Observatoire des multinationales
www.multinationales.org/

Pourquoi un Observatoire des multinationales ?
Parce que l’information sur les pratiques et les impacts des grandes entreprises multinationales est trop importante pour être laissée aux services de communication de ces mêmes entreprises.
Parce que les informations pertinentes et complètes sur les pratiques des grands groupes et leur impact restent trop rares ou trop dispersées, noyées sous le jargon boursier ou managérial, les stratégies marketing ou, à l’inverse, les dénonciations simplificatrices.
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Les Potiguara racontent

La communauté Potiguara de l'aldeia Forte, Baia da Traiçao dans l'état du Paraiba, s'est investie dans une action destinée à favoriser la lecture et l'écriture chez les jeunes enfants. Pour cela des conteurs ont été sollicités. Grâce à leurs captivantes histoires, les enfants se sont lancés dans la rédaction en commun de nouvelles histoires. Celles-ci ont été publiées sous forme de cahiers dont chaque enfant a reçu un exemplaire.
L'action va se poursuivre jusqu'aux grandes vacances prochaines. En parallèle, des livres seront acquis pour continuer l'incitation à la lecture. Peut-être un futur Jorge Amado surgira-t-il parmi ces enfants ?

Les porteurs de projets ont édité un DVD de cette opération. Il s'intitule "Da contaçao ao livro" (du conte au livre).  Un exemplaire a été remis à l'association.

Notre soutien financier est toujours modeste mais régulier et les sommes investies ont permis de faire démarrer des actions qui ont pu se développer et obtenir d'autres soutiens.

Voici deux photos de cette action Du conte au livre :



Une brocante pour les projets Potiguara

Le 31 mai l'association a occupé deux stands comme tous les ans à la brocante organisée dans le quartier de la Krutenau, au centre de Strasbourg. Cette brocante attire une foule importante et nous donne l'occasion de nous faire connaître car nous avons la chance d'être toujours placés au début de la rue à un carrefour stratégique. Comme d'habitude nous avons fait appel aux bonnes volontés pour rassembler les objets à vendre et assurer la vente toute la journée. Nous avons réalisé 800 € qui sont destinés à financer nos projets auprès du peuple Potiguara. Cette année, la somme sera consacrée à continuer le projet de contes pour inciter les jeunes à la lecture. D'autres projets sont en cours de développement, axés plus concrètement sur l'éducation à l'environnement.

Voici une image de la brocante