mardi 6 janvier 2009

ICRA News


Doucement mais sûrement la forêt amazonienne brésilienne perd du terrain. En douze mois, la végétation tropicale a encore reculé de 11 968 km2, soit une accélération du rythme de la déforestation de 3,8 % en un an. Le ministre de l'environnement du Brésil, Carlos Minc, considère pourtant que “la déforestation est stabilisée”.

L'essentiel des destructions est illégal. La législation actuelle ne parvient à arrêter ni les tronçonneuses ni les incendies volontaires, et les défenseurs de l'environnement se mobilisent pour empêcher la révision du Code forestier, qui pourrait, disent-ils, être fatale à la forêt. Ils ont face à eux le puissant lobby de l'agrobusiness, qui assure manquer de terres pour répondre à la demande.

A Brasilia, le Congrès discute actuellement de la diminution de la “réserve légale” instaurée par le Code forestier, cette part de végétation sauvage que tout propriétaire doit préserver, sur une parcelle située dans le bassin amazonien. Cette réserve passerait de 80 % à 50 % de la surface. Le Sénat a approuvé cette disposition en décembre 2007, au lendemain de la conférence sur le climat de Bali. La commission de l'environnement de la Chambre des députés, dominée par des représentants du monde rural, pourrait l'imiter avant la fin de l'année, mais les débats y sont tendus.

Les gros fermiers font pression, semble-t-il, pour compenser des dispositions qui gênent l'extension de leurs plantations de soja et de leurs pâturages. Par exemple, la récente résolution de la banque centrale, qui refuse d'accorder un crédit rural aux producteurs ayant illégalement déboisé leurs propriétés.

“Le gouvernement doit clarifier sa position”, estime José Sarney Junior, député du Parti vert et membre de la commission parlementaire, “car il hésite entre laisser la frontière agricole avancer sur la forêt et préserver le rôle d'une région qui rend service à la planète entière”. L'importance du secteur agricole, premier exportateur mondial de soja et de viande, a cependant souvent incité les autorités de Brasilia à donner raison au monde rural.

La reformulation du Code, dont certains alinéas datent de 1934, est nécessaire, mais Carlos Minc s'est déclaré opposé à la réduction des réserves, en accord, assure-t-il, avec le président Luiz Inacio Lula da Silva.
Dans le nouveau projet, les ruralistas (lobby agricole) ont pour l'instant obtenu la possibilité de replanter sur la partie déboisée des espèces dites “exotiques”, étrangères au milieu naturel, par exemple des palmiers qui assureraient un bon rendement aux propriétaires. Ceci au grand dam des écologistes.

Ce sont les Etats brésiliens de l'Amazonie, rongés par l'agriculture intensive, qui battent les records de déforestation. Cette année, la moitié des destructions a eu lieu dans l'Etat du Para. Selon le ministère de l'environnement, seules trois des trente-six municipalités où se concentrent l'abattage des arbres et la lutte contre la déforestation ont respecté la loi de 80 %. Brasil Novo n'a conservé que 17,47 % de sa forêt.

“Nous ne croyons pas que la loi puisse sauver l'Amazonie, la preuve nous en est apportée quotidiennement”, reconnaît Marcio Astrime, de Greenpeace Brésil. ”Mais si la loi est affaiblie, les effets seront pires encore.” L'organisation non gouvernementale (ONG) a lancé une campagne contre le projet de révision du Code forestier, dénonçant “une réforme opportuniste.” qui conforte l'impunité de ceux qui détruisent.

Le projet propose en effet de “débloquer la situation actuelle” en offrant aux auteurs des destructions de compenser les dommages en préservant, “ailleurs”, une surface équivalente. “Mieux vaut rentabiliser les aires déjà endommagées et conserver celles qui sont encore intactes, au lieu de détruire la nature en damier”, argumente le sénateur du Para, auteur de la réforme du Code forestier, Flexa Ribeiro, qui affirme que son projet initial ne réduisait pas la réserve légale.

Les écologistes sont, quant à eux, partisans de la rémunération des propriétaires qui conservent la réserve en assurant une exploitation durable. Dans leur Pacte pour la valorisation de l'Amazonie, neuf ONG brésiliennes et internationales ont proposé de “rétribuer la forêt sur pied” pour parvenir à l'objectif de “déforestation zéro” en 2015. Conscient des enjeux se concentrant autour de l'Amazonie, le président Lula a annoncé un plan de lutte contre la déforestation comportant pour la première fois des objectifs chiffrés.

Il s'agit de réduire les destructions de 40 % d'ici 2010, un objectif jugé “peu sérieux” par Greenpeace. Le président brésilien a également annoncé un objectif de diminution de la déforestation de 70 % d'ici 2018.

“Le point de non-retour en Amazonie est proche, estime Gilvan Sampaio, de l'Institut national de recherche spatiale, qui observe par satellite la déforestation. Si 30 % de la forêt étaient encore détruits, cet écosystème cesserait d'exister, remplacé par un autre - une sorte de savane. ” Au rythme actuel, la moitié des arbres aura disparu en 2050.
Annie Gasnier, Le Monde

jeudi 11 décembre 2008

ICRA News

Des centaines d'Indiens d'Amazonie ont fêté ce jeudi une décision de la Cour suprême qui protège la "Raposa Serra do Sol", interdisant la présence de fermiers blancs dans cette vaste réserve située à l'extrême nord du Brésil, même si le jugement n'était pas encore définitif.

Les indiens sont venus de tous les villages fêter par des danses le résultat à Boa Vista, la capitale de l'Etat de Roraima, frontalier avec le Venezuela, a déclaré jeudi à l'AFP, par téléphone, le responsable du Conseil indigène du Roraima, Indio Dionito

Nous remercions beaucoup les juges de la Cour suprême mais nous regrettons que l'un d'entre eux ait retardé la décision définitive, a-t-il-ajouté.
Le litige, qui durait depuis plus de 30 ans, oppose les Indiens qui veulent protéger la forêt et leur mode de vie traditionnel et des fermiers blancs avides d'exploiter de nouvelles terres.

Mercredi soir, huit des onze juges de la Cour suprême ont voté en faveur des Indiens et décidé de l'expulsion des producteurs de riz des terres indigènes mais le procès a été interrompu car un juge, Marco Aurelio Mello, a demandé à relire les pièces du dossier avant de se prononcer. Cependant, la majorité des juges ayant voté pour le maintien des limites actuelles de la réserve sans permettre d'enclaves pour les fermiers, l'issue du procès est pratiquement irréversible, selon les juristes.

Le ministre brésilien de la Justice, Tarso Genro, a estimé que la délimitation de la réserve n'était pas une victoire des Indiens contre les blancs mais une conception de territoire, de protection de la pluralité ethnique et sociale du pays.

Alors que les indigènes célébraient ce résultat avec la danse de la victoire, les riziculteurs ont prévenu qu'ils contesteraient en justice le montant des indemnités d'expropriation.
Il y a quelques mois, leur leader, Paulo Cesar Quartiero, avait déclaré à l'AFP qu'ils résisteraient avec leur sang à leur expulsion de "Raposa Serra do Sol" (littéralement, la terre du renard et la montagne du soleil). 

La décision de la Cour suprême - la plus haute instance judiciaire - était très attendue car elle devait faire jurisprudence pour d'autres cas litigieux de création de réserves.

ICRA Internationnal avait comme d'autres associations lancé une campagne de soutien aux Amérindiens de Raposa do sol et ICRA Belgique avait cet automne accueilli deux représentants des communautés de Raposa do sol lors de leur tournée européenne.

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mercredi 10 décembre 2008

Forum Social Mondial de Belem

In O Liberal, Belém BR, le 13.11.08

Participação indígena será a maior de todas as edições do FSM

O FSM 2009 terá a maior participação indígena da história dos Fóruns já realizados. Segundo Aldalice Otterloo, membro do Grupo de Facilitação do FSM 2009 e diretora da Associação Brasileira de ONGs (Abong), não serão apenas índios da Amazônia, mas cerca de três mil indígenas e integrantes de populações tradicionais originárias de todos os continentes do mundo. Para preparar as lideranças indígenas da região, será realizado hoje e amanhã em Belém o Encontro das Organizações Indígenas do Pará, um evento preparatório com a participação de 14 lideranças indígenas que vão conhecer os detalhes do FSM. O Encontro acontecerá de 8 às 18 horas, no auditório da Conferência Nacional dos Bispos do Brasil (CNBB).

As lideranças Jurunas, Xavante, Kurwai, Arapiuns, Mundurukus, Tembés, Way-Way, Assurini, Gavião, Kaiapó e Xicrin estarão representadas no encontro. Elas serão multiplicadoras das informações para os mais de 300 índios paraenses que participarão do FSM. 'Essa ampliação foi decidida em setembro passado em na nossa reunião de Copenhaguen, quando foi assumido o compromisso com a ampliação qualitativa e quantitativa da participação de povos e nações indígenas e quilombolas, para fortalecer as propstas de políticas de atenção e proteção a essas nações. Essa temática foi reforçada pelo fato do FSM deste ano ter sido trazido aqui para a Amazônia, e essas populações estarem também ligadas às questão ambiental', ressalta Aldalice.

Aldalice explica que outro ponto alto da programação do FSM 2009 será a discussão sobre as formas de produção e modelos energéticos. Ela diz que o anúncio pela ministra Dilma Rousseff, na semana passada, da licitação da hedrelétrica de Belo Monte, no Oeste do Pará, que entrou no pacote do Programa de Aceleração do Crescimento (PAC), foi recebido com muitas ressalvas pelas organizações ambientalistas, pelo fato de Tucuruí até hoje possuir demandas ambientais e sociais não resolvidas. 'Na nossa visão, enquanto não se tiver a solução definitiva para as populações atingidas pela barragem de Tucuruí, não é possível pensar uma nova usina hidrelétrica que vai causar todos os impactos que os estudos apontam em Belo Monte. Não temos como acreditar que dessa vez será diferente enquanto não se levar a sério as soluções para Tucuruí', diz, enfática, sobre a possível construção da hedrelétrica.

ICRA News

Des représentants de la communauté de Raposa do Sol sont arrivés à Brasilia pour défendre la démarcation de leur vaste réserve à l'extrême nord du Brésil, frontalière avec le Venezuela, alors que le Tribunal Fédéral doit décider aujourd’hui du maintien ou non de ces limites.

Les communautés indigènes craignent que le Tribunal Fédéral se prononce en faveur des fazendeiros, ce qui aurait pour effet de créer un grave précédent judiciaire et plus aucune terre indienne déjà homologuée et démarquée ne serait à l'abri d’éventuelles réductions de superficie. 

Le 27 août dernier un juge a reporté le jugement. Sa décision est très attendue car elle doit faire jurisprudence pour d'autres cas litigieux de démarcation territoriale. 

Le maintien des limites de la réserve Raposa do Sol est fondamentale pour la survie physique et culturelle des ethnies qui y habitent. Dans le cas contraire, cela représentera un grand retour en arrière pour les droits des Indiens du Brésil car d'autres territoires indigènes pourraient être remis en cause, a déclaré à Joenia Barbosa qui vit dans cette région. 

Raposa Serra do Sol, d'une superficie de 17.000 km2 - soit plus de la moitié de la Belgique -, est située dans l'Etat du Roraima, à la frontière du Venezuela et du Guyana. Dix-neuf mille Indiens Macuxi, Wapichana, Ingariko, Taurepang et Patamona vivent dans ce territoire démarqué en 2005 par le gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva, après trente ans de disputes mais contesté aujourd’hui par le gouvernement local. 

La Fondation nationale de l'indien estime que les Indiens ont le droit constitutionnel d'avoir une réserve continue et non pas divisée en plusieurs territoires, estimant qu'il en allait de leur survie. 

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lundi 10 novembre 2008

les Guarani et la canne à sucre

ICRA News

Dans le Mato Grosso, la culture intensive de la canne à sucre prive les indigènes Guarani de leur terre et les contraints à travailler dans des conditions extrêmes. Aujourd’hui, les emplois sous-qualifiés de coupeurs de canne sont menacés par la mécanisation programmée du secteur sucre-éthanol dominé au MG par le groupe français Louis Dreyfus, par le biais de sa filiale LDC Bioenergia.
ICRA et d’autres associations ont écrit à Louis Dreyfus pour lui demander de prendre en compte la situation tragique des Guarani.

Cette campagne, à l’initiative de l’ONG Sucre éthique, vise à dénoncer la situation alarmante des indiens Guaranis, premier peuple indigène du Brésil, dans l'Etat du Mato Grosso do Sul (MS), qui travaillent pour l’industrie agroalimentaire dans des conditions très dures, parfois même à l'état de semi-esclave, et dont les emplois sont désormais menacés par la mécanisation programmée du secteur sucre-éthanol.

La population Guaranis dans le Mato Grosso do Sul représenterait environ 42000 individus dont 83% des hommes en âge de travailler seraient coupeurs de canne à sucre, soit environ 13000 travailleurs. Le groupe français Louis Dreyfus, par le biais de sa filiale LDC Bioenergia, est le premier employeur du secteur dans le MS et donc des Guarani.

L’inauguration d’une nouvelle usine de sucre et d'éthanol dans le MS, pour un investissement de 430 millions de dollars, porte à huit le nombre d’usines détenues par le groupe au Brésil, toutes "situées de façon stratégique" dans le pays. Le Brésil, second producteur mondial d'éthanol derrière les Etats-Unis, a produit 18 milliards de litres en 2007 et en a exporté trois milliards de litres. Louis Dreyfus Commidities Bioenergia, l'un des principaux traiteurs de canne à sucre du monde, exporte son éthanol aux Etats-Unis, en Europe, en Corée et au Japon.

C’est la survie de la communauté toute entière qui est en jeu, car la mécanisation détruira la principale source de revenu des Guaranis.

A partir d’une demande rédigée par le Cimi (Conseil Missionnaire Indigène) et relayée par Sucre Ethique en France, un appel de la société civile est lancé à l’entreprise Dreyfus concernant le premier peuple indigène du Brésil.

L’objectif de cette campagne et de permettre de sensibiliser l'entreprise en France, propriétaire pour le grand public métropolitain du club de football l’Olympique Marseillais et de la compagnie de téléphonie 9 télécom.

En mettant l’entreprise Dreyfus face à ses responsabilités en tant qu’employeur, cette campagne réclame :
- une juste indemnisation des travailleurs,
- le soutien à des programmes de restauration environnementale sur les terres indigènes avec les partenaires sociaux locaux,
- la constitution d’un fond qui sera reversé à des activités de récupération de l’économie de production d’aliments sur les terres indigènes,
- le soutien à une agriculture familiale,
- et surtout l’accompagnement des politiques de mécanisation par des politiques sociales d’accès à l’emploi, directement liées au secteur ou indirectement, par une diversification de l’économie locale.

ICRA et les associations (Sucre-ethique, Peuples Solidaires, CIMI, CSIA, Fian France, France Liberté, etc.) qui prennent part à cette campagne ont envoyé courant septembre un courrier à l’entreprise Dreyfus pour lui demander de respecter les droits sociaux, territoriaux et environnementaux des Guarani.

Brésil : un éthanol pas très éthique

Face aux changements climatiques et à la flambée des prix du pétrole, les agro carburants sont présentés comme une alternative énergétique durable. Parmi eux, l’éthanol, cet alcool qui peut notamment être obtenu grâce au traitement de la canne à sucre et dont le Brésil, avec une production de 18 milliards de litres pour 2007, est le deuxième plus gros producteur du monde, derrière les Etats-Unis. Une donnée qui n’aura pas échappé à Gérard Louis Dreyfus, l’un des hommes d’affaires français les plus riches du monde et le n°2 du secteur sucre-éthanol au Brésil. Déjà bien implanté dans ce pays, via sa filiale Louis Dreyfus Commodities Bioenergia, celui-ci prévoit d’étendre rapidement la culture de la canne à sucre, en construisant des distilleries à travers tout le pays, et en mécanisant la production. Cette modernisation permettra sans aucun doute de produire plus, plus vite et à moindre coût, mais elle met également en péril des milliers d’emplois, occupés en majorité p ar une main-d’oeuvre indigène qui a pendant des décennies été exploitée par cette industrie sucrière…

Dans l’Etat du Mato Grosso do Sul, situé dans le Sud-Ouest du pays, environ 13 000 indigènes, pour la plupart des indiens Guarani, travaillent dans les plantations de canne à sucre et dans les usines de transformation d’éthanol. Depuis des dizaines d’années, ils constituent la main-d’œuvre principale de cette industrie et en paient le prix. Mauvaise alimentation, sanitaires bouchés et sans eau, logements précaires, dortoirs surpeuplés et envahis par la moisissure, accidents du travail, salaires impayés etc: telles sont les conditions d’exploitation des travailleurs des plantations, révélées par les inspecteurs de l’Etat en novembre dernier. Des conditions apparentées, par les autorités elles-mêmes, à de l’esclavage.

Promotion de l’éthanol et protection insuffisante des travailleurs indigènes

Dans les années 1980, un programme national de promotion de l’éthanol (dit “Programme Proálcool”) a été adopté pour inciter à la production de canne à sucre dans l’État du Mato Grosso do Sul. Les hommes Guarani ont alors quitté leurs villages, en direction des exploitations de canne, distantes de plusieurs centaines de kilomètres. S’entassant dans des baraquements de toile, et buvant l’eau de la rivière avec les animaux, l’emploi et les conditions de travail de ces hommes étaient informels et anarchiques. Il n’existait pas de contrat de travail et les salaires étaient régulièrement détournés voire pas versés du tout.

Dans les années 1990, grâce aux pressions exercées par certaines organisations de la société civile, on assista à quelques améliorations. En 1999, fut signé dans le Mato Grosso, le Pacte du travailleur indigène. Celui-ci imposa le contrat de travail pour les ouvriers de la canne, d’une durée maximum de 70 jours, pour permettre le retour des indiens dans leurs villages, et ainsi favoriser la continuité de la vie communautaire et le respect des normes de confort, d’hygiène et de sécurité s’appliquant à tous les travailleurs ruraux.

Mais l’application de ce Pacte a été et reste aujourd’hui encore insuffisante. Au cours des dernières années, des inspections du ministère du Travail et de l’Emploi ont mis en lumière des violations persistantes des droits des travailleurs chez les ouvriers du secteur sucrier et de l’éthanol, notamment des irrégularités concernant la signature des contrats de travail et les conditions de sécurité et de logement.
Bien que mal appliquée, cette réglementation du Travail a conduit les grands propriétaires d’exploitations de canne à sucre, toujours incités par le gouvernement à investir dans l’éthanol, à intensifier la mécanisation des récoltes.

La mécanisation menace les travailleurs

Les Guarani occupaient originellement 8 Mha de forêts dans le Mato Grosso do Sul actuel. Expulsés par les planteurs de soja et les éleveurs de bétail, les 42 000 Guarani restants vivent aujourd’hui dans des campements surpeuplés, dans lesquels sévissent la malnutrition, la misère, l’alcoolisme et la violence. On leur a volé leurs terres, on a détruit leurs ressources naturelles et on les a confinés dans des camps pour les intégrer de force au monde du sous-emploi explique André Campos, du Conseil indigène missionnaire (CIMI), une organisation qui œuvre pour la défense des droits des peuples indigènes au Brésil. Le travail hors du village a généré insécurité et violence et l’économie indigène s’en est retrouvée totalement déstructurée, la production d’aliments étant gravement affectée, et la population étant tombée dans une totale dépendance vis-à-vis de l’assistance publique du gouvernement.

C’est dans ce contexte économique et social, que la société Louis Dreyfus Commodities Bioenegia a décidé d’acheter des usines et d’installer un nouveau complexe sucre-éthanol qui devrait entrer en activité dans les prochains mois dans le Mato Grosso do Sul. D’après la multinationale, toutes les activités de récolte de la canne y seront entièrement mécanisées. Une politique qui devrait en outre être suivie dans les autres usines de l’entreprise, six en tout dans cet Etat. Au total, ce sont 10 000 à 12 000 emplois qui seront supprimés par la mécanisation dans cet Etat, dans lequel Dreyfus est le premier employeur. Qu’est-ce qui arrivera alors? Quelles seront les conséquences pour les milliers de familles qui se retrouveront sans travail ?

Pour le CIMI, en tant que premier employeur du Mato Grosso do Sul, et deuxième plus gros producteur d’éthanol du pays, la société Louis Dreyfus ne peut ignorer les conséquences économiques et sociales qu’aura la mécanisation sur les populations Guarani de l’Etat. Celle-ci a fait et va continuer à faire d’énormes bénéfices en investissant dans une industrie qui depuis des années s’est développée au prix d’énormes préjudices pour les populations indigènes locales. Aujourd’hui, si l’on peut espérer que la mécanisation mettra un terme aux abus dont les Guarani sont victimes dans leur travail, et notamment au travail esclave dans les plantations, tout porte à croire qu’ils seront à nouveau les laissés pour compte de l’expansion de l’éthanol.
Peuples Solidaires

Pour plus d'informations
Le site de l’ONG Sucre éthique
Peuples Solidaires
Le blog de Fian consacré au peuple Guarani
Prix Pinocchio : Voter pour Dreyfus, nominable pour le prix des droits humains


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vendredi 7 novembre 2008

entretien avec Xavier Gegout, volontaire

Interview menée par Jose Maria Tavares de Andrade qui a mis en relation Xavier Gegout, étudiant, avec les Potiguara dans le cadre du projet mené par l'association Aruana.

1. ARUANA: No ano passado, você viveu entre os Potiguara da Baia da Traiçao, um

primeiro estágio de Extensão Universitária,  como nasceu este novo projeto?


 Il s'agissait d'un stage réalisé dans le cadre d'une formation en Sciences

Humaines (Master des métiers de l'expertise anthropologique et culturelle) de

l'Université Marc Bloch de Strasbourg.

L'objectif de ce stage était la valorisation des connaissances des plantes

médicinales, ainsi que la transmission entre générations, dans un village

(Aldeia Forte) de la communauté Potiguara de la Paraiba.

Ce projet s'est articulé autour d'activités d'animations avec les enfants du

village, encadrés par une petite association locale, qui s'occupe également de

fortifier la pratique d'une danse traditionnnele, le Toré.

Avec les enfants, nous avons créé un jardin de plantes médicinales riche d'une

quarantaine d'espèces, avec le concours des personnes âgées détentrices de

savoirs en phytothérapie.

Ces informations ont été compilées, dans l'objectif d'éditer un livret.


2. ARUANA:Nos próximos dias você continua a experiência ...


 Grâce à une bourse du REFEB (réseau français d'études brésiliennes) de

l'ambassade de France au Brésil, je vais retourner sur place afin de participer

de nouveau à la dynamique de ce projet. Il serait intéressant de partager l'idée

d'un jardin collectif avec d'autres villages. Un autre volet de ce nouveau

séjour concerne la valorisation de petits espaces de cultures alimentaires, qui

s'inscrit dans l'intention de développer une autonomie locale, favorable à la

santé et à la protection de l'eau et des espaces naturels.


3. ARUANA:Entre este dois estagios ARUANA colaborou com uma pequena ajuda

financeira, que obtivimos...


 Cette somme va permettre l'édition et la diffusion dans la communauté du livret

"Plantar para Curar" (Planter pour Soigner), qui a été adapté et approuvé par les

personnes impliquées dans le projet. Ce petit guide illustré porte l'intention

de conserver une petite partie des connaissances phytotérapeutiques locales,

mais surtout de stimuler l'intérêt et la communication autour des pratiques

traditionnelles et alternatives de santé par les plantes. Ce support sera reçu

par chaque famille d'Aldeia Forte, et par chaque école et poste de santé des

villages de la communauté Potiguara de Baia da Traiçao.

mercredi 29 octobre 2008

Bilan environnemental du Brésil

BRASIL É O 2º MAIOR CREDOR AMBIENTAL DO PLANETA

O Brasil é credor – pelo menos, na área ambiental. Segundo um relatório lançado ontem (28) pela ONG WWF, baseado em dados de 2005, o País é uma das nações (está em segundo lugar, logo atrás dos EUA) que melhor reúnem condições para produzir bens a serem consumidos internamente e, principalmente, externamente. É o caso das exportações. Quando a União Européia compra carne da Amazônia, indiretamente ela também importa a água e todos os demais recursos naturais que viabilizaram o crescimento do gado na região – inclusive a floresta que foi cortada e substituída por pasto. Acontece que o valor desse serviço ambiental não é computado no preço final do produto. Para o WWF, o cálculo do Produto Interno Bruto (PIB) deveria levar em consideração os recursos naturais necessários para a geração da riqueza. A atual confortável posição de credor ambiental não é garantida para sempre. Sem um sistema produtivo sustentável, que permita a renovação dos recursos naturais, o País pode se tornar um devedor na área. O relatório também traz o tradicional ranking do WWF de quais países têm as “pegadas ecológicas” mais pesadas, metáfora para nosso impacto no planeta. O índice representa a área, terrestre e aquática, biologicamente produtiva necessária para fornecer a uma única pessoa comida, fibra, madeira, terreno para construção e terra para absorver o carbono emitido pela queima de combustíveis fósseis, como o petróleo. A média mundial é de 2,7 hectares, mas a média entre os países ricos é bem superior: 6,4 ha. A pegada mais pesada é a do morador dos Emirados Árabes Unidos, grande produtor de petróleo: ela mede 9,5 ha. Logo em seguida estão os americanos, com 9,4 ha. O Brasil está na 63ª posição, com pegada de 2,4 ha – a média dos emergentes é de 2,2 ha. O home já excede em 30% a capacidade de o planeta se regenerar. Nesse ritmo, em 2030 precisaríamos de duas Terras para manter nosso estilo de vida. Fonte: OESP, 29.10.2008

mardi 28 octobre 2008

Pétition à signer

Rondônia->Brasil.
Defendendo e Valorizando
A cultura indígena e o meio ambiente.
PETIÇÃO PARA O TRIBUNAL LATINO AMERICANO DA ÁGUAPDFImprimirE-mail
Escrito por Kanindé   

NOBRES JURADOS do EMÉRITO TRIBUNAL LATINOAMERICANO da ÁGUA (TLA),

as pessoas físicas e jurídicas abaixo inscritas subscrevem a presente petição, ratificando os termos da denúncia formulada pela ASSOCIAÇÃO de DEFESA ETNOAMBIENTAL KANINDÉ (Organização da Sociedade Civil de Interesse Público – OSCIP – sem fins lucrativos, CNPJ nº 63.762.884/0001-31, sediada na rua Dom Pedro II, nº 1892, sala 07, bairro Nossa Senhora das Graças, CEP 78901-150, cidade de Porto Velho, estado de Rondônia/Brasil) contra a União Federal, em virtude do esgotamento dos requerimentos e recursos cabíveis perante as instituições nacionais competentes  pelo processo administrativo de Licenciamento Ambiental das Usinas Hidrelétricas (UHEs) de Santo Antônio e Jirau, projeto de complexo hidrelétrico do Governo Federal que figura como o carro-chefe do Plano de Aceleração do Crescimento – PAC, principal linha de investimento público em obras de infra-estrutura.

Considerando a concessão da Licença de Instalação da UHE de Santo Antônio no último dia 11 de agosto, tornou-se iminente o risco de danos irreparáveis ao meio ambiente e aos povos indígenas originários – segundo a Coordenação Geral de Índios Isolados (CGII) existem grupos isolados localizados na área de influência direta e indireta do reservatório de 271 km² da referida UHE, região interditada pela Portaria nº 10/PRES da FUNAI, de 11 de janeiro de 2007, mas cuja Frente de Proteção Etno-Ambiental da sequer foi constituída pela Fundação Nacional do Índio. Clamamos pela observância aos princípios da informação e da participação social, e, pelo respeito ao pilar máximo do ordenamento jurídico nacional quanto aos direitos constitucionais inalienáveis ao “meio ambiente ecologicamente equilibrado” (art. 225) e a “posse permanente” e “usufruto exclusivo das riquezas do solo e dos rios” das “terras tradicionalmente ocupadas pelos índios” (art. 231, § 2º).

Considerando o objetivo de solidariedade combativa que une ampla coalizão da sociedade civil organizada contra tais empreendimentos e seus altos custos sociais, ecológicos, econômicos, nos unimos voluntariamente à iniciativa de apresentar o caso a este Tribunal Internacional Ético sediado na cidade de San José/Costa Rica, instância autônoma e independente de Justiça Ambiental, aderindo aos termos da petição e refutando qualquer dos prováveis passivos etnoambientais, requeremos que todos os pedidos sejam acatados no julgamento do caso “CONSTRUCCIÓN de MEGAEMBALSES sobre el RÍO MADEIRA, ESTADO DE RONDONIA, BRASIL”, na audiência do dia 11 de setembro de 2008, durante a realização da Sessão Continental do TLA (8 a 12 de setembro), no Hotel La Real Plaza, cidade de Antigua Guatemala/GUA.

***ASSINE AQUI A PETIÇÃO ON-LINE***

 
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mardi 23 septembre 2008

l'Europe impose l'écologie

UE TERÁ CLÁUSULA AMBIENTAL EM SEUS ACORDOS DE COMÉRCIO

A Europa anunciou que vai exigir compromissos ambientais em todos os seus acordos comerciais a partir de agora e que já está redigindo uma lei que condicionará toda a importação de madeira de países tropicais, entre eles o Brasil, à apresentação de certificados ambientais. Todos os acordos comerciais a partir de agora terão, ainda, de incluir metas relacionadas a mudanças climáticas. O comissário de Comércio da União Européia - UE, Peter Mandelson, ressaltou que a vigência de critérios ambientais no comércio é irreversível para os europeus. Os assessores do comissário, porém, ressalvaram que, no caso das negociações em curso para um acordo com o Mercosul, iniciadas sob um mandato sem condicionantes ambientais, seria politicamente complicado zerar o jogo agora e reiniciá-lo com toda uma série de novas e delicadas exigências. Mas em áreas específicas, o Brasil pode sofrer impactos imediatos. “Na área de madeiras, estamos já trabalhando em uma legislação que vai criar obrigações para exportadores a fim de monitorar de onde veio a madeira. Isso visa a garantir que ela venha de fontes certificadas e legais e que as áreas são gerenciadas de forma responsável ambientalmente”, afirmou Mandelson. O comissário informou também que a UE vai usar as negociações comerciais para “incentivar a adoção de metas na área de mudanças climáticas”. As metas vinculantes de corte de emissões de dióxido de carbono (CO2), um dos principais gases de efeito estufa, é outro capítulo controverso na diplomacia internacional. Fonte: OESP, 19.09.2008.

vendredi 5 septembre 2008

Semaine de l'Amazonie (1-5/9/08)

AMAZÔNIA / SEMANA

A questão indígena e a política nacional para áreas protegidas foram os temas em destaque, nessa quarta-feira (3), da Semana da Amazônia, cujo evento é realizado em Brasília pelo Ministério do Meio Ambiente e termina nesta sexta-feira (5), quando é comemorado o Dia da Amazônia. Com o objetivo de manter a preservação das cotas mínimas de mata nativa nas áreas protegidas, o MMA deverá lançar em breve uma espécie de “compensação por cota de Reserva Legal”, cuja idéia é que o proprietário responsável por preservar mais do que a área mínima de reserva legal prevista em lei possa transformar essas áreas em cotas e vender no mercado para quem não conservou o mínimo de mata nativa. O dispositivo já está previsto no Código Florestal. Também serão instituídas cotas para as Reservas Particulares do Patrimônio Natural (RPPNs) e ainda para áreas em recuperação – que valerão proporcionalmente menos do que uma cota de área preservada. Essa será uma das próximas ações do MMA para incentivar regulamentação legal de áreas protegidas além das Unidades de Conservação. Para implementar as Unidades de Conservação já criadas na Amazônia, o MMA espera fechar uma parceria - com aporte de recursos adicionais - com a Comunidade Européia. Os próximos passos do ministério serão ampliar o Arpa (Programa Áreas Protegidas da Amazônia), o Programa Corredor Central da Amazônia e o Programa Reserva da Biosfera. Fonte: E.labore.